Yolaine Parisot (Université Rennes 2)
De Stuart Hall à Homi K. Bhabha, dont The Location of culture (1994) s’appuie tour à tour sur V. S. Naipaul, Wilson Harris ou Frantz Fanon, les théories postcoloniales, inscrites dans les Cultural Studies, ont fait de la Caraïbe et de son champ littéraire travaillé par les traversées historiques, migratoires et esthétiques, un paradigme. De fait, de la négritude à la créolité, des indigénismes à la créolisation, c’est la multiplication des manifestes et des propositions théoriques qui caractérise cet espace et qui en construit une histoire littéraire, certes potentiellement comparée, mais au masculin.
C’est pourquoi nous nous proposons de revisiter ce paradigme caribéen à partir de quatre voix féminines : celles, anglophones, de Jamaïca Kincaid et d’Edwidge Danticat, qui, respectivement originaires d’Antigua et d’Haïti, appartiennent tout autant au champ nord-américain ; celles, francophones, de la Guadeloupéenne Maryse Condé et de l’Haïtienne Yanick Lahens. Les problématiques développées dans les autobiographies détournées, My Brother (1997) et Brother, I’m dying (2007), et dans les fictionnalisations de l’histoire immédiate, Les Belles Ténébreuses (2008) et La Couleur de l’aube (2009), permettent d’interroger la spécificité d’une écriture féminine qui cherche à confronter la dialectique mémoire individuelle / mémoire collective aux bouleversements mondiaux (le SIDA, l’après 11 septembre, les phénomènes de diaspora).
À partir de ces textes qui associent hybridité générique et hybridité genrée, il s’agira de montrer que les récits caribéens féminins proposent un Autre de la théorie postcoloniale et / ou féministe (French Theory, Judith Butler, Gayatri Chakravorty Spivak).
C’est pourquoi nous nous proposons de revisiter ce paradigme caribéen à partir de quatre voix féminines : celles, anglophones, de Jamaïca Kincaid et d’Edwidge Danticat, qui, respectivement originaires d’Antigua et d’Haïti, appartiennent tout autant au champ nord-américain ; celles, francophones, de la Guadeloupéenne Maryse Condé et de l’Haïtienne Yanick Lahens. Les problématiques développées dans les autobiographies détournées, My Brother (1997) et Brother, I’m dying (2007), et dans les fictionnalisations de l’histoire immédiate, Les Belles Ténébreuses (2008) et La Couleur de l’aube (2009), permettent d’interroger la spécificité d’une écriture féminine qui cherche à confronter la dialectique mémoire individuelle / mémoire collective aux bouleversements mondiaux (le SIDA, l’après 11 septembre, les phénomènes de diaspora).
À partir de ces textes qui associent hybridité générique et hybridité genrée, il s’agira de montrer que les récits caribéens féminins proposent un Autre de la théorie postcoloniale et / ou féministe (French Theory, Judith Butler, Gayatri Chakravorty Spivak).