Marie-laure Allain (Université de Rennes 2 Haute-Bretagne)
La France entretient une relation ambivalente avec ses départements, et territoires, d’Outremer.
À la fois dépendants directement de la République et « intégrés » à la métropole, ils sont
aussi encore traités en quasi-subalternes comme en témoignent les récents événements de
contestation sociale à la Martinique et à la Guadeloupe début 2009.
Le projet de communication que je souhaite développer porte sur la manière dont les Caraïbes
et, de façon plus large, le processus de créolisation sont représentés en France
(métropolitaine) au travers des pratiques artistiques contemporaines. Comment sont exposés
les artistes de la Caraïbe ? Pense-t-on cet espace géographique comme un lieu de culture
unifiée et figée, ou bien, au contraire, comme un espace en constant processus de
créolisation ? Comment la complexité de cette condition d’être caribéen est retransmise au
travers des expositions d’art contemporain ? Au regard des théories postcoloniales, je souhaite
m’appuyer sur les exemples de trois (modes) d’expositions, Kréyol Factory (2009), Latitudes
(2002 et 2004) et Une agora réunionnaise (2003) pour tenter d’analyser les problématiques
que soulève l’exposition d’artistes issus de la Caraïbe et de la créolisation dans la France
postcoloniale. Ces expositions ne contribuent-elles pas à réifier l’Autre et à maintenir une
distance (mentale) entre « eux » et « nous » ? N’enferment-elles pas les artistes, et de fait par
les images et les idées qu’ils produisent, les Caribéens dans des stéréotypes ? Faut-il
nécessairement penser les productions artistiques contemporaines de cet espace de façon
communautaire, c’est-à-dire en continuant de les exposer ensemble à part ? Est-il possible de
supplanter cette vision exotisante de la culture caribéenne ?
À la fois dépendants directement de la République et « intégrés » à la métropole, ils sont
aussi encore traités en quasi-subalternes comme en témoignent les récents événements de
contestation sociale à la Martinique et à la Guadeloupe début 2009.
Le projet de communication que je souhaite développer porte sur la manière dont les Caraïbes
et, de façon plus large, le processus de créolisation sont représentés en France
(métropolitaine) au travers des pratiques artistiques contemporaines. Comment sont exposés
les artistes de la Caraïbe ? Pense-t-on cet espace géographique comme un lieu de culture
unifiée et figée, ou bien, au contraire, comme un espace en constant processus de
créolisation ? Comment la complexité de cette condition d’être caribéen est retransmise au
travers des expositions d’art contemporain ? Au regard des théories postcoloniales, je souhaite
m’appuyer sur les exemples de trois (modes) d’expositions, Kréyol Factory (2009), Latitudes
(2002 et 2004) et Une agora réunionnaise (2003) pour tenter d’analyser les problématiques
que soulève l’exposition d’artistes issus de la Caraïbe et de la créolisation dans la France
postcoloniale. Ces expositions ne contribuent-elles pas à réifier l’Autre et à maintenir une
distance (mentale) entre « eux » et « nous » ? N’enferment-elles pas les artistes, et de fait par
les images et les idées qu’ils produisent, les Caribéens dans des stéréotypes ? Faut-il
nécessairement penser les productions artistiques contemporaines de cet espace de façon
communautaire, c’est-à-dire en continuant de les exposer ensemble à part ? Est-il possible de
supplanter cette vision exotisante de la culture caribéenne ?